J’ai testé pour vous, un festival de musique ? :

Le festival We Can Dance, en l’occurrence, festival de musique électronique à Zeebrugge.

 

C’était un dimanche qui commençait comme les autres, bordé de néant, de rien. Nada. C’est alors que quittant mon lit, tout en traînassant vers mon journal et mon thé préféré, je déguste le désert immortel. C’est là que j’ai pensé au sable… Et puis, qui dit sable, dit plage, qui dit plage, dit Zeebrugge et donc, le festival We Can Dance. Je sais qu’entre Zeebrugge et le Sahara il y’a vraiment la mer à boire mais tant pis, le raccourci est tenté et mon introduction ainsi faite.

Me voici donc 35 minutes plus tard chez mes copains pour se préparer. Thématique de cette année : Acid Cowboy.

 

Si tu es, comme moi, novice en festival, saches que nous sommes loin de la kermesse de village où tu croisais tantine dans sa robe à pois col claudine qui tournoyait allègrement sur le son de l’accordéon. Plus rien à voir, aussi, avec les terribles moments de fringale, durant lesquels tu pouvais manger des frites froides dans de la graisse utilisée tellement de fois, qu’à côté même tes converses ont l’air neuves. Oublies cette époque. Terminé !

Aujourd’hui, un festival musical, tel que We Can Dance, c’est un repère branché ou de joyeux hipsters et it-girls rivalisent de créativité dans leurs looks selon une thématique donnée – avec ce qui semble une règle d’or universelle : ce qui se passe dans un festival ne peut exister que dans un festival. S’habiller de cette manière à l’extérieur peut potentiellement relever du pénal. L’objectif étant de concocter un look instagrammable et de montrer que oui, non seulement on y était (à 65 euros la journée, c’est un statement en tant que tel) mais surtout qu’on a pris la chose très très au sérieux.

J’en reviens à mes préparatifs : Acid Cowboy! ?

 

Super. Y’a deux ans, c’était la thématique princesse du désert que je maîtrise tout de suite un peu mieux. Mais là…C’est quoi au juste? un cowboy qui pris de l’acide? Mais panique à bord, je fais comment?

Et c’est là qu’il ne faut surtout pas se méprendre : la préparation est aussi importante que le vêtement que tu porteras sur place, là où l’habit fait effectivement la prêtresse !

C’est le vecteur de liant social, le groupe avec lequel tu te prépares : au plus il est déjanté, au plus ton look sera remarquable ! Toi, de ton vivant, consciente et sous l’emprise d’aucune substance, ne fera à priori jamais le choix d’étaler des paillettes argent et noir sur la moitié de ton front, ni d’étaler du spray rose ou bleu sur tes cheveux ou de te coller un énorme tatoo hippocampe sur ton épaule. Tes copains, si. Ils n’ont peur de rien.On donc concoté un ensemble improvisé de bustier lingerie – jupe longue évasée fendue et pour la touche cowboy, la veste sur le bustier et le fameux foulard sur les cheveux. Moi qui suis puriste, je cherchais un chapeau, des bottes de cowboy et une large ceinture, mais j’ai compris que l’essentiel était surtout d’être très créatif et audacieux.

 

Á We Can Dance, c’est comme si t’arrivais dans une autre dimension, un autre monde : on est tous sappés comme jamais; phénomène étrange, impossible à vivre dans un autre contexte.

 

 

Comme dans tous les festivals, tu as, en principe, deux activités principales : danser et te sustenter. Sachant que dans mon cas et au vu de mon affinité restreinte avec la musique électronique, la seconde activité a rapidement pris l’ascendant sur la première. Résultat, tu passes ta journée à essayer les stands, mais surtout, dans la continuité de l’effet dépaysement, tu ne payes évidemment pas en euros mais en W dont le taux de change est désespérément inconnu, noyés dans les limbes de la musique électro et des substances diverses et nombreuses qui circulent.

Musicalement, j’ai été un chouia dépassée, comme tu as pu le constater, chèr(e) lecteur (rice). J’ai été sidérée par un phénomène étrange : à certains moments que les novices pourraient considérer comme un refrain, les gens se mettent à crier comme si c’était connu et qu’ils étaient contents. Moi, jamais entendu. Mais ce n’est pas grave, s’ils sont contents, je suis contente aussi.

Bref, le festival, tu y manges, tu fais semblant de danser mais on s’en fout, tu as 13 ans d’âge mental dans un film de Pixar et tu piétines dans le sable toute la journée, ce qui a le mérite de renforcer tes mollets. Alors peu importe la musique, kiffes la danse.

 

 

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