“Pendant quelques semaines, la Belgique est devenue le pays le plus cool de la planète foot. Ce n’est qu’un titre honorifique mais c’était chouette à vivre. Merci pour ce moment.” DH Sports

C’est vrai qu’on était cool. On était valeureux, branchés, beaux, fous. C’était classe de battre le Brésil, c’était drôle d’affronter nos voisins français et à coups de blagues grassouillettes de Pablo Andres et de skuds sur la twittosphère.

Nous avons un regain identitaire fun, décalé mais surtout démonstratif.

Une grande première, nous étions #proudtobelgium.

En parcourant les commentaires et statuts sur les réseaux, je m’amusais de lire des opinions reflétant une certaine lassitude ou pire, désintérêt de cette footosphère un peu trop expansive. “On s’en fout du foot” “ce n’est qu’un sport”. Certes.
11 bonhommes x2 courant derrière un ballon. Pourtant, ils ont réussi un pari que même les politiques, dont c’est à priori leur boulot, n’ont pas encore réussi à faire : nous fédérer.

« L’engouement que suscite cette équipe partout dans le monde est incroyable et on aurait vraiment tort de s’en priver. Ils sont désormais plus connus que la bière ou le chocolat quasiment. » Didier Reynders à Martin Buxant (l’Echo)

Pourtant, l’optimisme nous a fait oublier une chose : dans le sport et dans nos contrées, il y’a des gagnants et des perdants. Si dans certaines cultures, on fait en sorte de toujours finir ex-aequo de crainte de bouleverser l’ordre social, chez nous, la victoire et la défaite sont constitutifs sociologiquement : nous devons nous comparer, nous devons établir des compétences via le score. Etre optimiste nous fait oublier que la défaite est possible et fait espérer un retournement de situation jusqu’aux derniers moments, fait penser que l’impossible peut devenir possible. N’oublions pas que c’était un Mondial impitoyable pour les grandes équipes, le fameux ordre établi.  C’est ainsi qu’on peut tenter le tout pour le tout, quitte à jouer comme des vilains kets en fin de match… L’optimisme a ceci de fascinant que rien n’est jamais établi : le perdant d’aujourd’hui peut devenir le gagnant de demain et vice et versa. C’est cet effet surprise précisément qui fédère. Reste à savoir si nous pouvons capitaliser sur ces effets pour avoir les prémices d’une future fierté nationale sur la durée. La balle est dans notre camp.

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